Le Grand Palais célèbre le centenaire de la mort du sculpteur Auguste Rodin (1840-1917) dans une grande exposition à voir du 22 mars au 31 juillet 2017.

Si la critique moderne a fait avant tout de Rodin un modeleur et un homme de plâtre, ses contemporains avaient vu en lui le dominateur de la pierre devant lequel « le marbre tremble ».

Contrairement à une idée reçue, les marbres de Rodin, loin d’être conventionnels, selon ces mêmes critiques, donnent vie et forme à l’art moderne.

Rodin sait animer un matériau classique, voué à priori à l’immobilité.

« La Chair », que les sculpteurs s’attachent à représenter depuis l’Antiquité, devient avec lui plus vivante que jamais.

La question des matériaux dans l’art n’est pas simple, affaire technique ou esthétique. Il s’y greffe une forte dimension symbolique : ainsi le marbre renvoie à l’Antiquité, au mythe de la Grèce Antique et à l’Italie renaissante, à travers la figure de Michel-Ange.

Le marbre est aussi considéré comme le matériau le plus proche de la chair, il doit acquérir souplesse et chaleur en se transmuant sous le ciseau de l’artiste, montrant par là-même la virtuosité de ce dernier et sa capacité à transformer la matière.

Cependant, comme la plupart de ses contemporains, Rodin a fait appel dès le début de sa carrière à des praticiens. Néanmoins ses marbres sont très bien identifiés et son style constitue une marque de fabrique, imitée par d’autres artistes.

Rodin, dans l’ombre de qui on trouve des dizaines d’élèves oubliés et une Camille Claudel dont il était fou et dont il a tant pris.

Rodin, aujourd’hui encore fait vibrer le coeur des touristes parisiens, rêvant dans son joli jardin du 7ème arrondissement.

Rodin dont la main souple et dense, frappe l’esprit de chaque amateur d’art : au centre d’une ample exposition.

Il est l’un des hommes de l’année 2017 et avec lui, le marbre est mis en avant.